Azekiel mettait pour la première fois de sa vie, ou en tout cas de sa nouvelle vie, les pieds dans se quartier sordide surtout de nuit. Pour l’occasion, il s’était spécialement vêtu d’un costume dans les tons marron et rouge bordeaux. Le tout avec de hautes bottes habilement maculée de boue et de fange. Il hésita longuement à mettre un chapeau mais finalement préféra laisser ses cheveux à l’air libre. Côté maquillage ses yeux sont tout en noir paupière et contour. L'effet est étalé comme s'il s'était étalé du cirage sur les yeux. Sur les côtés le noir semble avoir coulé en des larmes à moitié effacées. Ses lèvres sont recouvertes d'un rouge bordeaux étalé semble t-il de la même manière que pour les yeux. Un examen attentif d'un expert révèlerait cependant une précision demande des heures de préparation.
Debout devant sa glace il se regarda et se contempla. Sa tenue se nommerait Fange d’Automne. La prochaine fois il faudrait qu’il la mette pour aller voir le prince, la cour adopterait cette mode immédiatement avec leurs goûts si ternes et sombres.
C’est donc déambulant dans son costume habilement assemblé qu’il se promenait dans ce quartier sordide. Les humains qui le voyaient passés souvent s’arrêtaient devant le contraste du vampire si charismatique dans cet ensemble si laid. Son grand sourire affiché, après quelques paroles de remerciement envers les badaud de passages, ceux-ci oubliaient jusqu’à même son passage.
Après une bonne heure de marche il était enfin arrivé à destination le Ring Steel. Bouge miteux tenu par les loups, qui cache en ses sous sols la plus fameuse arène de la ville. Il ne frappa même pas. Il entra franchement dans le bar sous le regard ahuri de l’assemblée garou qui s’y trouvait.
Quelle idée sublime il avait eu quand même. Ce matin en se réveillant –soit aux alentours de 14/15h- il sentit un profond ennui pour la dernière fête. La cour était toujours la même, aucun changement, les mêmes querelles politiques incessantes, les mêmes visages encore et encore. Les soirées mondaines devenaient d’un ennuyeux, plus aucun ragot intéressant. Aussi il avait décidé de créer la sienne ! Elle serait grandiose, inoubliable et resterait à jamais – ou en tout cas jusqu’à sa prochaine fête- un modèle d’amusement, si ce n’est pour les convives elle le serait pour lui.
C’est donc cette idée en tête qu’il chercha un lieu hors du commun pour l’organiser. La cour et le palais étaient devenus d’un banal. Rien d’intéressant, rien de nouveau, des vieilles pierres pour de vieux aristocrates. Il se mit alors en recherche d’un lieu inédit pour sa soirée. Il fit le tour de ses contacts, voir quels lieux seraient disponibles pour organiser ça. Et ce fut soudain l’illumination. Les arènes. Ces anciennes arènes où plus aucun combat n’est organisé depuis quelques années. Ce serait délicieusement décadent de fêter dans ce lieu de mort et de combat.
Malheureusement très vite une ombre apparut au tableau. Les arènes étaient tenus pas les Garous maintenant. Selon ses contacts les arènes serait un lieu d’affrontement courant entre leurs anciens et la nouvelle génération.
Les idées fusaient dans son esprit à présent parfaitement éveillé. Qu’est ce qui pousserait les garous à le laisser organiser sa petite sauterie sur leur territoire ? Le fait d’y être invité pardi !
Toujours selon ses contacts les plus grands rassemblements garous se font lors de combats. Lorsqu’un Bêta veut devenir Alpha. La nation garou entière est rassemblée alors.
Et l’idée illumina alors sa journée. Il allait leur faire croire qu’il organisait le combat d’un bêta contre leur Alpha pendant qu’il organisait en même temps sa fête pour aristocrates bedonnant !
Il se mit alors tout de suite en tête d’organiser cette soirée.
Et c’est donc quelques heures plus tard justes à la tombée de la nuit qu’il poussait cette porte. Il regarda avec délectation tous les regards tournés vers sa personne. Il leur adressa à tous son plus beau sourire, referma la porte derrière lui et s’exprima avec son ton le plus chaleureux et amical :
« Vous ne pouvez pas savoir quel plaisir j’ai ce soir à être en votre compagnie mes amis. »