Que les glas sonnent les retrouvailles [pv]

Aujourd’hui, était un jour cruciale pour Seleney, elle avait un rendez-vous avec le Prince des vampires. Une lettre avait été déposé sur une chaise de la bibliothèque Hécate, un endroit qu’elle affectionnait particulièrement. Si on la connaissait, on savait que le seul moyen de la rejoindre était dans ce merveilleux endroit rempli de connaissance. Avant de prendre cette lettre, elle fit le tour du bâtiment, intérieur comme extérieur pour voir si la personne qui l’avait déposé était encore sur les lieux, mais rien, aucune personne n’avait la moindre tangibilité de l’être. La vampire retourna donc à l’intérieur pour assouvir sa curiosité, décacheta la lettre et lu la simple phrase : ‘’Venez me retrouver dans mes appartements au début de la soirée prochaine’’. Aucune signature, ni indication, mais il y avait une indication que l’espionne reconnu sans réfléchir trop longtemps, la marque du Prince des vampires. À ce moment là, elle commença à s’impatienter voulant tout de suite savoir pourquoi il l’avait convoqué, espérant quelque chose, mais quoi au juste? La jeune femme passa le reste de la soirée à chasser son souper et à se remémorer des souvenirs passés avec Charles.

Depuis qu’elle était revenu à Tenebrys, elle apprit qu’il était redevenu Prince, mais pourtant, elle l’avait cru mort et depuis ce jour, son escouade était seulement gouverné par elle, et par elle seul. Offrant leurs services au plus offrant, c’était des mercenaires, les meilleures à des miles à la ronde. Seleney se rappela de leur rencontre au casino, il y a si longtemps de cela, la simple connaissance entre ces deux personnes changea bien vite, elle lui avait offert ses services d’espionne sur un certain vampire. Mais leur relation ne s’arrêtait pas juste sur le travail, ils partageaient leurs lits et tous les recoins où ils pouvaient s’offrir l’un à l’autre. C’était des bons souvenirs, mais des souvenirs, cela disparu subitement depuis sa mort. Seleney partie donc de la ville pour se faire oublier par les habitants, ils l’avaient trop vu aux cotés de Charles, elle ne pouvait donc plus être une bonne espionne. Quand la jeune femme revint enfin à Tenebrys le Prince avait refait surface, comme par magie, les dieux ne voulaient pas de lui dans leur monde, on dirait. Seleney reconstitua l’escouade Drakon qui reprit du métier bien rapidement, c’est à ce moment que le Prince à du ouïr des actions de son ancienne amante. C’est la conclusion qu’elle fit, logique.

Maintenant il était temps d’aller le rencontrer!
Moins de personnes qui seront que je suis passé par ici mieux c’est, se dit-elle. Passer inaperçue pour une espionne était la base de tout ainsi que la patiente. Bien qu’elle s’est entraîné sur son pouvoir, elle n’arrivait toujours pas à avancer rapidement, sauf si le vent était en sa faveur, ce qui n’était pas le cas en cet nuit noir, sans lune. Il soufflait de l’autre côté d’où elle voulait se trouver, mais une chose restait toujours en faveur pour elle, il n’y avait aucune lune. La nuit l’aidait toujours à réussir ce qu’elle entreprenait, son étymologie ne disait pas déesse de la lune pour rien! Seleney déposa sur ses épaules une cape d’un noir profond sans aucune disparité, releva l’immense capuche sur ses cheveux blonds. On ne pouvait plus analyser les traits de son visage, ils disparurent dans la noirceur, ainsi que le reste de son corps. Habiller de sa tenue de chasse, fait d’un corset vert émeraude et or, ainsi que des pantalons épousant parfaitement ses formes, ses avants bras étaient recouverts de gants verts s’alliant parfaitement avec le corset, mais il n’y avait que seulement deux doigts recouverts de tissu, ils étaient fait pour manier l’arc qui était caché sous sa cape. C’est ainsi vêtu, d’une manière sexy et tueuse qu’elle se dirigea vers le manoir de la Rose où vivait le Prince.

Avec agilité et d’une souplesse extraordinaire, la jeune femme de corps sautait d’édifice en édifice, étant une simple ombre volant sur les toits. Qui regardait constamment sur les toits, personne, on regarde en face de nous pas en l’air ou très rarement. C’est pour ça que Seleney adorait ce moyen de transport, en plus d’être dans les airs, n’avoir aucun obstacle incontournable pour celle-ci et surtout pour entrainer sa dextérité. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la jeune femme arriva devant le domaine de la Rose Sanglante. Seul les plus hauts placés se retrouvaient ici, il y avait des réunions entre chefs, etc. Il fallait donc être plus prudent, car ici tout le monde remarquait tout ce qui se passait, se sont des vampires. Seleney se déposa sur le sol, marchant rapidement, sa capuche sur son visage. Personne ne pouvait la reconnaître, ce qui était un problème, puis ce qu’elle changeait tout le temps son apparence. Rapidement et seulement adressé au chef des personnes qui gardaient le domaine, elle lui fit un signe.

Maintenant, elle pouvait s’introduire en toute légalité dans le Manoir de la Rose voir le Prince, avant elle fit certains détour pour que personne ne puisse la suivre, même les gardes. D’un simple bond rentra par une fenêtre ouverte, pas besoin que les personnes dans le Manoir ne soient averties de sa présence, elle devait voir une personne et une seule. Comme une ombre, elle arriva devant la salle où se trouvait le prince, elle le ressentait dans les moindres fibres de son corps mort et pourtant si somptueux. Seleney frappa puis rentra, découvrit son visage, la lueur de la pièce fit briller sa chevelure blonde, qui la dernière fois était d’un noir de jais. S’avança de quelque pas, pour être en face de celui-ci, attendant avec impatience ce qu’il avait à lui dire, mais avant tout, les formalités de présentation devait commencer.

Bonsoir Charles! Alors les dieux n’ont pas voulu de toi.

Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres, ses yeux brillaient d’une intimité resté dans le passé.

Assis dans son petit salon, le feu de la cheminée éclairait faiblement la salle. Des étagères par ci, par là ornaient les murs. La fenêtre était ouverte laissant un légère brise s'infiltrait à l'intérieur de la batisse. Lui, dans son siège de cuir rouge sang, il attendait sa venue.

Cela remontait à combien de temps ? Milles ans environ. La dernière fois qu'il l'avait vu, elle était allongée sur son lit, le drap reposant sur sa taille laissant sa poitrine ferme à nue. Là, il avait discuté de tout en de rien et puis le boulot avait repris le dessus. C'était la dernière fois qu'il avait pu gouter à sa peau et à son talent. La nuit d'après, il dormait profondément laissant croire la cité à sa mort.

La nuit avait lentement avancé. Simplement vétu d'un pantalon noir et d'une chemise blanche non boutonnée. Sa longue chevelure noire reposait sur le dossier du fauteil. Certes, il était dans son plus simple appareil mais il gardait tout de même son aura charismatique. Un verre de sang à la main, il la sentit s'approcher. Etais-ce son corps qui réagissait à sa précense ?

Bonsoir Charles! Alors les dieux n’ont pas voulu de toi.

Sa voix était toujours sure avec ce coté un peu cynique qu'il connaissait bien. Il avait eu besoin de la voir, de se rememorer ses instants mais le boulot était aussi présent dans ses pensées.

"Bonsoir Seleney, commença-t-il. Comme tu peux le voir, lui dit-il avec un petit sourire. Je remarque que tu es toujours aussi ravissante. Je t'en prie prends place."

Charles, Charles, jeune vampire si courtois. Avec ses traits si fins et ses longs cheveux d’ébènes, il n’a pas l’air d’une puissance vampirique, pouvant prendre le rôle de Prince, mais les apparences sont toujours trompeuses et ça Seleney le savait plus que personne, puis ce qu’elle jouait avec les apparences. Elle déposa son regard d’un bleu cristallin sur le torse du vampire qui avait laissé sa chemise ouverte. Le ventre, c’était son point faible, ne pouvant s’empêcher de regarder un ventre aux abdos parfaitement dessinés.

Je te retourne le compliment, tu es toujours aussi… enviant. Au contraire de toi, je suis rendu blonde et n’est pas du tout le même style de vêtement qu’à notre dernière rencontre.

Lui répondit-elle avec une pointe de malice. Après une légère réflexion, elle finit sa phrase en souvenir du bon vieux temps.

Étais-je habiller au moins?

Un petit rire s’échappa de ses lèvres pulpeuses. Avec une grande classe, que n’ont que les français, elle s’assit en face de lui, sur la chaise qui l’attendait, croisa les jambes puis le regarda dans les yeux, fouillant au plus profond de lui. La faible lumière que le feu dégageait donnait l’impression que sa chevelure blonde dansait, mais c’est la seule chose qu’arrivait à faire ce feu, en aucun cas il réchaufferait le corps de la vampire.

Bien que des idées apparurent dans son esprit, digne des De La Jarretelle, elle n’en fit rien et se concentra sur sa venue ici, après tout, c’est lui qui l’avait convoqué.

Alors explique-moi, que fait ma présence en ces lieux?

Ses yeux ne lâchèrent pas cet ancien fantôme, son pouvoir du souffle de la succube se mit à évoluer autour d’elle, un charisme impressionnant s’émanait de la jeune femme. Elle était irrésistible, parfois sans le vouloir, ne contrôlant pas cet aura de sensualité.

Il la fixait. Les formes pulpeuses de son ancienne amante l'appellaient mais il y avait le boulot avant tout.

"Ma chère, nous connaissons chacun vos talents et votre notoriété dans un domaine et j'aimerai que nous refassions équipe comme au bon vieux temps"

C'est vrai qu'ils avaient fait une équipe du tonnerre. Elle trouvant des infos, lui, s'occupant des ennemis potentiels. Sans qu'elle le sache, Charles-Henry avait remporté sa première guerre en tant que Prince grâce à ses informations. Il était un redoutable orateur et manipulateur et ses pouvoirs de Domination augmentaient cela radicalement.

Malgré qu'il était parti dans ses pensées, il continuait à la fixer. Ses vraies qu'elle n'avait pas trop changé. Il la revoyait presque nue, dans son lit, elle au dessus de lui...

Imperceptiblement, il secoua la tête. Les vieux souvenirs revenaient pourtant.

Avec le temps, elle avait apprit à le connaître et depuis elle commençait à le comprendre avant même qu’il ouvre la bouche pour définir ses demandes. Seleney s’était un peu attendu à ce que son ancien amant lui demande de travailler pour lui, de lui prêter en quelque sorte ses talents d’espionne, en plus il la flattait sur ce qu’elle arrivait à faire le mien. Un sourire se dessina sur son visage, avant de répondre, elle passa sa langue sur sa lèvre supérieur, la sensualité commençait vraiment à s’étirer dans toute la pièce, digne de sa famille. Les De La Jarretelles avaient fait du bon travail sur la jeune femme, la transformant en une arme puissante. Elle était la femme dans toute sa splendeur, jouant avec tous les atouts que la nature lui avait donnés. Pour Seleney, il était facile de convoiter quelque chose ou plutôt quelqu’un, sachant qu’elle allait atteindre ses fins, on lui avait offert ce don pour avoir une certaine manipulation sur les êtres humain. Enfin elle prit la parole.

Et que me donnes-tu en échange Charles-Henri?

Les yeux de la donzelle lâchèrent le Prince, en attendant sa réponse. Analysant chaque objet qui se trouvait dans cette pièce, qui a dit que la curiosité est un défaut! Pourtant, cette curiosité, là toujours bien guidé, c’est grâce à elle, que la vampire en est là aujourd’hui en plus d’être de sang-pur. Nous ne pouvons nier le pouvoir du sang, qui donne la chance à une personne d’être dans les hautes sphères de la société ou plutôt chez les pauvres.

Après, un certain lapse de temps, la jeune femme redonna toute son attention au vampire en face d’elle, ne pu s’empêcher de laisser glisser son regard sur ses abdos pour enfin revenir à son visage, plongeant dans son regard.

Le Prince continuait à la déguster du regard. Chacun de ces gestes mettaient en valeur ses formes magnifiques, pulpeuses, croustillantes. Lorsqu'elle fit passer sa langue sur sa lèvre inférieure, Charles-Henry comprit qu'elle le tentait...qu'elle essayait surement de retrouver ses moments de plaisirs oubliés par le temps. Sa question résonnait dans son esprit. Que pouvait-elle bien vouloir cette fois-ci ?

Il se rappelait, il y a milles ans, lorsque, la bride à la main, il était venu la voir en compagnie d'un magnifique destrier. Sa robe était de couleur ébène, sa crinière, d'un blanc immaculé, sa stature, celle d'un prince. Tout dans cet animal relevait une beauté et une musculature parfaite. Le Prince se souvint aussi de Seleney, accroché à son coup, heureuse de ce présent.

Encore une fois, il sortit de sa rêverie. La precense de la ravissante vampire lui fit sortir tant de souvenirs, qu'il se demandait si il ne revait pas en fait. Prenant l'anneau rouge sang de sa poche, il noua sa longue chevelure en queue de cheval surement pour s'occuper les mains. Il continuait à la fixer, droit dans les yeux.

"Ma chère, nous avons tout les deux changés. Dis moi ce que tu souhaites, d'ailleurs, cela m'étonne un peu que tu ne me le dises pas franchement."

D'Avignon prit le verre et but lentement le sang. Volontairement ou non, il fit tomber quelques gouttes rougeâtres sur son torse dénudé.

Seleney venait de se prendre le pied dans le piège du prince. Il savait très bien qu’elle raffolait des ventres musclés et maintenant se trouvaient trois goûtes de sang malencontreusement tombé du verre. Il en faisait exprès ou quoi, lui enleva les réponses de la bouche, ne répondant pas tout de suite à ses demandes. Elle ferma ses magnifiques yeux bleus, pour reprendre ses esprits en toute tranquillité. Cela se produisit une fraction de seconde, pas assez longtemps pour qu’un simple humaine ne puisse le remarquer, puis ses yeux se rouvrir pour apprécier le visage du prince. Maintenant les esprits replacés, le cœur refermé ainsi que son âme. Seleney avait une classe que certaines femmes provocantes ne pouvaient avoir, elle avait été élevé à la cour après tout et dans ce temps, les femmes ne se jettent pas sur les hommes lors des premières minutes, il y a juste les femmes de plaisirs pour faire ça. C’est avec une grande assurance, que la vampire lui répondit.

Franchement, j’étais curieuse de ce que tu allais me proposer mais si tu me le demandes vraiment….j’aurais besoin d’une somptueuse chambre le temps que j’accepte de travailler pour toi. Tu connais mes goûts, alors gâte moi. N’oublie pas de rajouter un serpent, un boa arc-en-ciel, s’il te plait.

Seleney n’avait pas vraiment besoin de lui demander de l’argent, sa famille en possède assez. Elle n’était pas très bijoux non plus, puis elle avait déjà les siens, alors la vampire préférait qu’on lui trouve une magnifique chambre, sans oublier le serpent. C’était son animal préféré avec la panthère noir, aimant la présence de cette tige mouvante.

Maintenant j’aimerais bien que tu me dises ce que je dois faire pour toi, mon cher.

Sa voix devint des plus charismatique et charmeuse, la fin se finissait par un simple murmure, imperceptible pour un humain.

Ah oui, n’oublie pas que j’adore les grands lits, plus grand que la moyenne.

Le gout du luxe. Charles-Henry l'a connaissait par coeur. C'était son petit péché mais que pouvait-il y faire ? Elle ne changerait jamais. Un petit sourire, chose rare, se dessina sur ses lèvres. Il prit l'un des verres vides de la commode, en remplit de sang et lui tendit. Leurs mains se frôlèrent quelques instants, et un frisson parcouru son corps.

"Te connaissant un peu, j'ai prévu quelques affaires. Par contre pour le lit, il n'y a que le mien à la taille que tu désires pour l'instant," dit-il avec un sourire amusé.

Il resta ainsi quelques instants, à la fixer droit dans les yeux. Ils ressemblaient un peu à des prédateurs sur le coup. On ne savait pas lequel allait sauté sur l'autre.

"Pour le serpent, tu l'auras demain et pour la chambre, je te propose ici pour quelques temps afin que je m'occupe de certains préparatifs."

Il retourna à sa place. Le boulot venait de reprendre place dans son esprit. Il y avait toujours eu des prétendants pour ce poste tant convoité mais ce fut lui qui, de par son age, avait encore une fois, pris la place de Prince. Mais il lui fallait balayer la concurrence.

"Vois-tu, reprit-il d'un ton sérieux, il y a un vampire du nom de Chevalier que j'aimerai que tu espionnes. Complots, accussations, et si tu trouvais des moyens de chantage, ce serait un coup dur pour lui. Enfin, tu sais ce que tu dois faire. Tu connais ton emploi mieux que moi."

C'est avec un autre sourire qu'il conclut sur cette phrase. Pour elle, ce ne devrait pas être compliqué.

Seleney fut abasourdie, il venait de lui tendre un piège, si facilement qu’elle ne le vit même pas venir. Il savait si bien manipuler, qu’avec le Prince on n’était pas vraiment sur ses gardes, surtout entre deux, les barrières étaient tombées il y a bien longtemps. Le piège : le lit, comment sa il y en avait juste un grand dans ce manoir, les avait-il enlevés avant qu’elle arrive pour la taquiner. La vampire répondit rapidement, lui relançant la balle.

Et bien, Charles, tu ne gâtes pas beaucoup tes invités à ce que je vois… ou tu fais simplement exprès pour mettre ses enchanteresses invitées dans ton lit, par pur plaisir. Je vois que tu ne changes pas!

La jeune femme eu soudain un sourire au coin, qui disparu aussi vite qu’il était venu. Ses yeux bleus pétillèrent de pleins feux, rendant l’aura de celle-ci encore plus enivrante.

Et bien si c’est VRAIMENT le seul, je vais le prendre et y dormir! Je ne te demande pas de me le laisser car tu ne voudras, je paris?

Pour le serpent, elle n’avait absolument rien à dire, étant juste heureuse de pouvoir en avoir un sur commande aussi facilement, alors que cette race ici, était difficile à trouver et très cher, mais bon il fallait bien qu’il la paye. Jamais, Seleney ne donnait ses services sans rien en retour, ça serait comme tuer quelqu’un mais ne pas boire son sang, l’un ne va pas sans l’autre!

Chevalier…. Murmura-t-elle. Jamais entendu parler…

Elle ne parla plus pendant quelques minutes, fouillant dans sa mémoire, il y avait tellement de personne qui portait le rang de chevalier dans son temps, mais maintenant, qui osait le prendre. Si elle serait encore vivante, Seleney serait entrain de rougir, honteuse de ne connaître personne de ce nom à Tenebrys, comment avait-elle pu passer à côté de lui si Charles voulait en quelque sorte sa peau. Voulant oublier son manque de connaissance dans la population, elle dériva ses pensées sur Charles qui venait, une nouvelle fois de sourire, ce qui était plutôt rare chez lui.

Et bien Charles, aurais-tu changé depuis que tu es mort? Depuis quand tu souris plus d’une fois en moins d’une soirée…

Ses canines pointues se dévoilèrent sur un sourire somptueux, une pointe de malice sur son visage, puis elle prit enfin le verre remplit de sang que le Prince venait de lui donner gracieusement. Dommage, elle venait de prendre son souper avant de venir, elle n’avait plus vraiment très soif.

J’espère qu’il est très bon, parce que j’ai déjà mangé avant de venir te rencontrer.

Sinon, affamé comme elle était, Seleney aurait sauté sur Charles pour se désaltérer. Plus elle vieillissait plus elle avait soif. Puis le sang de celui-ci était un vrai délice d’après ce qu’elle se rappelle. Portant le verre de cristal de baccarat à ses lèvres pulpeuses, elle gouta un soupçon du liquide rouge, puis reposa le verre sur le bureau.

La situation amusait le Prince. Ses retrouvailles lui faisaient un bien fou. Il y avait enfin une personne qui le connaissait malgré les quelques changements que les années lui avaient procuré. Le verre qu'il lui tendit et qu'elle but était l'un des grands crus qu'il reservait pour les grandes occasion comme celle là. Sa couleur, sa force, tout était parfait. Il en avait sacrifié une belle partie pour son Fléau mais la recompense avait été de mise. Revenant à son siège, il reprit :

"Karel Chevalier, doyen de la famille Rosenberg. Tu sais bien que chaque doyen complote en secret pour obtenir ma place ou mes faveurs. Lui, il est le premier de la liste. Tu sais trés bien que j'aime les connaitre et que mon pouvoir m'y permettrait mais tes compétences passent au delà des barrières mentales. C'est pour cela que je t'ai appelé."

Il prit une gorgée du sang.

"Et puis, te revoir me fait du bien..."

Il était rare que le Prince montre des sentiments. Isadora l'avait conquis mais rien n'était encore sérieux entre eux et Seleney faisait partie de son ancienne vie, ancienne vie qui lui manquait à certains moments. Il posa un regard empli de fatigue mais aussi de mélancolie.

"J'ai des chambres d'amis si tu le souhaites..."

Refusait-il de la compagnie ou etais-ce un autre de ses pièges ?

Ses souvenirs l’emportèrent dans un autre monde, le bureau du Prince devint flou puis disparu de sa vue. Personne ne pouvait savoir qu’elle venait de se recroqueviller dans son esprit puis ce que cela ne durait jamais bien longtemps mais pourtant elle avait le temps de revoir une tonne de détails en ces quelques secondes.

… Il y a des années de cela, alors que Seleney était entrain de gravir les échelons de son métier pour devenir la meilleure des espionnes. Une de ses nuits mouvementées, décidant de se rendre dans l’élément de la famille De La Jarretelle, le casino. Sans attendre, après avoir dit bonsoir à la plus part des personnes s’y trouvant. En ce temps, elle était connue, ce qui du l’obliger à s’exiler de Tenebrys pour qu’on l’oublie, pour qu’elle revienne exercer son art. Par la suite, elle se dirigea au poker dans une salle VIP, on l’appelait la salle osé, car on avait rajouté une règle, celle du strip-tease, une idée de la famille, qui aimait provoquer. Comme les êtres de la nuit avaient toute l’éternité devant eux, ils profitaient pleinement, ne se limitant plus à ce que dit l’église, donc cette nouvelle règle du casino fut fort appréciée. Avant que le jeu commence, elle analysa ses adversaires puis, malencontreusement, son don du souffle de la succube sortit de sa carapace, éveillant la sexualité chez tout le monde comme ça le jeu sera nettement plus excitant. Tout se déroulant normalement, la plus part était en sous vêtement, certain avait encore leur pantalon comme Seleney et le jeune homme en face d’elle. Entre les jeux, ils se toisaient, parfois leurs jambes se frôlaient. Les heures passaient et ces deux personnes n’avaient plus rien perdu de leurs vêtements, à un moment donné Seleney sortit de la table de jeu, se rhabilla élégamment et se dirigea vers le bar. Quelques minutes plus tard l’homme qui était en face d’elle la rejoint. Il y avait une autre tradition dans ce casino, quand la nuit se terminait et que le flirt commençait à prendre fin, que l’intimité allait être dévoilé à l’autre personne, on versait quelque goûtes de son propre sang dans le reste de son verre. C’est à ce moment qu’elle goûta le sang à Charles…

Ses yeux revirent enfin le bureau et Charles, cela n’avait pas duré une éternité, quelques secondes à peine. Seleney fit comme de rien n’était et répondit.

Tu veux des comptes détaillés tous les combiens?

Il était sûr, que la jeune femme prenne cette mission sous son aile, adorant encore plus quand il s’agissait de personne aussi haut placé. La suite des paroles du Prince, la rendit muettes, il était tellement rare qu’il dévoile ses sentiments, tout comme elle en faite. Ses yeux s’écarquillèrent quelque peu, montrant son étonnement, elle réfléchit bien avant de répondre, parfois il fallait prendre Charles avec des pinces!

Je l’espère bien! Répondit-elle avec humour puis reprit un ton plus sérieux. Moi aussi, je suis contente de te revoir Charles, sa me fait du bien de voir que mon passé n’a pas complètement disparu.

Il fallait comprendre, qu’étant la chef de l’escouade Drakon et qu’elle avait du s’exiler pour qu’on l’oublie, la vampire avait complètement perdu son passé, parfois elle avait l’impression d’être un nouveau-né dans ce monde qui et qu’elle ne reconnaissait pas.

C’est sûr que si tu souhaites aller dans une autre chambre que la tienne, je t’y invite. Mais moi je prends l’immense lit.

Seleney s’avait ce qu’elle voulait et jamais ne se laissait faire.

Charles-Henry évita de répondre à la provocation de son ancienne amante mais resta sur le sujet de son emploi. Tous les combien ? Il prit le temps de réfléchir quelques instants avant de répondre d'une voix sure :

"Comme avant. A chaque découverte importante."

Il se leva de son siège et s'approcha de son bureau. Il y ouvrit un tiroir et prit quelque chose. Il revint vers elle pour lui tendre une carte de visite.

"Voici mon numéro et mon mail. Je ne sais pas comment tu comptes t'y prendre mais si tu venais à réveler ton identité ou te faire capturer, je nierai tout de notre discussion et de notre marché, enfin, comme il y a milles ans..."

Il s'arrêta quelques secondes avant de reprendre.

"Ce n'est pas pour autant que je ne ferais rien si il t'arrivait quelque chose."

Même si son coeur appartenait à Isadora, il aimait d'une autre façon l'espionne. Peut être étais-ce purement charnel ou amical malgré le temps qui s'était évanoui depuis leur dernière rencontre. Il prit son verre et lui serra à nouveau de ce grand cru avant de faire de même et trinqua à leur retrouvailles et à ce contrat. Cette discussion leur avait pris une importante partie de la soirée et le Prince s'approcha d'elle en lui tendant le bras.

"Pour cette nuit, tu dormiras ici. Je vais t'emmener vers ma chambre puisque mademoiselle ne peut dormir que dans un grand lit" lui dit-il avec un sourire amusé.