Un souffle Morbide pour une seconde rencontre

La voiture filait à vive allure dans les rues de la belle Tenebrys. La Land Rover blindée avançait rapidement, la conduite était sportive et efficace. Assise à l'arrière du Véhicule le prince. Isadora conduisait les yeux rivées sur la route qui défilait sous ses yeux Ambre. Puis enfin la course prit fin, la voiture se gara et plus un bruit.

Isadora derrière son masque fixa le prince avant d'ouvrir la porte et de rejoindre l'extérieur, la bâtisse était calme , il n'y avait déjà plus personne qui travaillait à 22 heures c'était étrange, mais l'Ombre continua d'avancer. Son long manteau de cuir léger flottait derrière chacun de ses pas , dans son dos se tenait son épée dormant dans le fourreau.

Isadora s'assura qu'il n'y avait personne , aucun danger envue , elle revînt donc à la voiture et ouvrit la portière arrière , laissant descendre à son tour le prince. Isadora prit sa distance de sécurité et prit le chemin de l'appartement de la jeune journaliste , elle devait récupérer ses armes. Elle poussa la porte du bas et se glissa à l'intérieur, marchant telle un félin , elle grimpa les marches pour finallement arriver devant la porte. Elle se stoppa attendant les ordres du prince , le pied prêt à faire exploser le bois dur de la porte ..

Le Prince se laissa conduire jusqu'à la journaliste. Il ne connaissait rien d'elle et cela l'importait peu. Isadora veillerait à sa sécurité ce qu'elle fit fort bien d'ailleurs. Il avait fait un bon choix et surtout, il l'avait créé comme il le souhaitait. Puis le voyage prit fin et ils étaient tous les deux en face de la porte. Raven porta son regard sur le Prince qui ne fit aucun signe.

"Attends."

Il s'approcha de la porte et toqua.

"Nous sommes ici pour récupérer tes biens, pas pour lui porter préjudice." lui chuchota-t-il.

Il réfléchissait déjà à ce qu'il allait bien pouvoir raconter. Ne pas trop en éveiller sur lui déjà mais il devait aussi savoir ce que la journaliste savait des créatures de la nuit... Arriverait-il à s'en faire une alliée ?

Enfin de retour chez sois. Voilà ce que s'était dit la jeune femme un peu plus tôt dans la journée. Elle était partie pendant quelques temps dans un long voyage qui l'avait menée dans maintes régions. Elle n'avait pas fuit la cité, loin de là, et elle était restée en contact avec ses informateurs qui lui livraient les dernières nouvelles. Elle avait juste suivit une piste qu'elle n'aurait jamais cru suivre un jour : celle de son père.

Avant son départ quelque peu précipité, elle avait appris que son père s'était établit dans une ville non loin de Tenebrys, et aussi bien curieuse que désireuse d'en apprendre plus sur lui, elle avait suivit cette piste. Arrivée là-bas, elle n'avait appris qu'une chose : le nom du vampire qui l'avait enlevée étant plus jeune et détruit sa famille. C'était ce Raizo Otsu.

Elle avait continué de fouiner mais elle n'avait pu en apprendre plus et s'en était retournée à Tenebrys. Oh, elle n'en avait pas fini, elle contait bien en apprendre plus sur ce vampire. Mais que ferait-elle si un jour elle se retrouvait face à lui ? Elle ne le savait pas et ce n'était pas vraiment le moment de s'en inquiéter. Pour l'heure, tout ce qui l'intéressait était de prendre un bon bain chaud et de se remettre au boulot.

C'est ce qu'elle fit, a quelque chose près. Au lieu de travailler et de rattraper le retard accumulé, elle s'était tout bonnement endormie. Ce qui la réveilla fut les coups frappés à sa porte.

Doucement, elle se leva, et la tête encore dans le vague, elle ouvrit aux deux personnes. Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte qu'elle ne les avait jamais vu et prise quelque peu au dépourvue quand elle se rendit compte de l'heure tardive, elle ne put que balbutier un léger bonsoir.

"Bonsoir mademoiselle"

Charles-Henry affichait un sourire amical malgré la femme masqué qui l'accompagnait. Il regarda quelques instants la jeune journaliste et se rendit compte que ce n'était encore qu'une enfant...pour lui.

"Vous avez quelque chose qui m'appartient mademoiselle et je souhaiterai en discuter avec vous...à l'intérieur."

Son ton était amical lui aussi et il ne cherchait pas à la gener en aucune façon. D'Avignon adorait les humains et c'était assez rare qu'ils les blessent et au fond de lui, il ne voulait pas en arriver là. Doucement, il planta son pied pour l'empecher de lui refermer la porte au nez.

Isadora restait en arrière surveillant toujours les alentours, elle semblait si sûr d'elle son épée cachait sous le large manteau , les insignes de la Pourpre sur ses épaules, marchant toujours derrière le prince , elle restait silencieuse. Écoutant, analysant la situation, ce n'était pas le moment de ne pas avoir de vigilance , pas d'embuscade mais Isadora resentait quelques choses c'était proche mais pas encore assez pour la faire intervenir.

- Attention votre majesté il ya quelques choses ici ...

Se tenant derrière le prince quand il frappa à la porte Isadora peut voir la jeune femme , c'était une jeune journaliste mais son regard ne lui était pas si inconnue que ça , lors de leur première rencontre , elle n'avait pas prêté attention à Cismihelle , là derrière son masque de porcelaine. les deux ambre se posèrent sur la jeune femme on n'y voyait aucune marque de haine , ni de danger.

Elle fit un simple signe de tête à l'humaine avant de reprendre place derrière le prince qui tenait la porte ouverte avec son pied. Isadora alla se coller contre le mur face à la porte suivant du regard la discussion , sans y prendre part pour l'insant son regard insistant sur les deux couloirs.

Raizo Otsu avait suivi Cismihelle hors de la ville, tout le long de sa quête. Pour la protéger, bien sûr, mais aussi par curiosité, se demandant qu'est-ce qu'elle allait faire et ce qu'elle pouvait apprendre. Il n'avait pas été déçu. Sa protégée était une grande journaliste, digne de ce nom, capable de dénicher des choses bien cachées. Notamment un tueur de vampires qui connaissait son nom. Peut-être Raizo aurait-il du le tuer, mais il était bien trop tard. Pas de meurtres gratuits et stupides. Toutefois, l'ancien vampire devait avouer se sentir soulagé qu'Erudil ne soit pas présent, il ne voulait pas le combattre, il n'y était pas encore prêt.
Une fois Cismihelle rentrée chez elle, Raizo était allé à l'immeuble d'en face, dans son loft. Ses fenêtres donnaient sur celles de la jeune femme, ce qui était bien utile. Il ne s'en servait que rarement, du reste. Mais cette fois-ci, cette vue imprenable sur la rue lui était bien utile. En effet, le bruit d'un véhicule aussi lourd et puissant ne passait pas inaperçu, et c'était tout d'abord par désœuvrement qu'il la regarda. Néanmoins, lorsqu'elle s'arrêta devant les bureaux du journal, à une heure si tardive... C'était louche. D'autant qu'il connaissait les deux personnes qui en sortirent : le prince d'Avignon et Raven, son garde du corps pour ainsi dire. Et des personnes aussi importantes ne pouvaient se déplacer que pour une seule raison...
Raizo sortit à toute vitesse, prenant son sabre au passage, le glissant dans sa ceinture, aux côtés de son sabre court. Il n'était pas changé et ne portait qu'un kimono d'intérieur jaune d'or aux motifs noirs, mais avait pris le temps de mettre des geta. Ses pas claquèrent dans la rue alors qu'il sprintait vers l'immeuble du Dark Times, y entrant aisément avant de monter les marches plus discrètement. Il s'arrêta au coin donnant sur l'appartement 224, saisissant juste la dernière phrase du prince, et l'avertissement de Raven. Pour le moment, il resterait caché... Il ne fallait pas que Cismihelle Erudil le voie.

Cismihelle regarda tour à tour le Prince et Raven. Ses yeux s'attardèrent sur cette dernière et exprimèrent de l'étonnement puis de la méfiance : Pourquoi porter un tel masque en pleine nuit dans un lieu quasi désert ? Puis reposa son regard sur Charles-Henry quand il s'adressa à elle.

Son visage semblait accueillant, amical et en aucun cas menaçant : étrange contraste avec la femme au visage de porcelaine.

*On dirait des mafieux : je suis gentil mais mon bras droit va te tabasser... Comme dans les films.* Pensa-t-elle, ce qui fut loin de la rassurée.

Cette méfiance avait achevée de l'éveiller et elle commença à réfléchir à toute vitesse tout en observant le moindre geste, le moindre signe d'hostilité. Elle fit un léger pas en arrière et son étonnement s'agrandit lorsqu'il lui dit qu'elle avait quelque chose qui lui appartenait.

- Je n'ai rien à vous me semble-t-il.

Son esprit passa en revu tous les objets et indices qu'elle aurait pu amasser depuis qu'elle faisait son métier mais rien de probant n'était apparu.

Elle perçut un léger mouvement de la part du prince : elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle les laisse entrer dans l'appartement... Au lieu donc de tenter de refermer la porte, elle agrandit l'ouverture et se déplaça, dégageant ainsi le passage.

- Mais puisque je n'ai visiblement pas le choix, entrez.

Cela ne l'enchantait pas vraiment et elle se dit que lorsqu'ils entreraient, elle pourrait prendre la fuite. Un léger coup d'oeil à Isadora lui fit renoncer à cette option. Elle l'empêcherait sûrement de partir.

La peur grandissante, elle les invita donc à entrer indiquant le salon qui se trouvait au bout du couloir.

L'avertissement de son ombre lui paru...étrange mais si elle sentait quelque chose, le Prince ne put que se mettre sur ses gardes. Il lui jeta un rapide coup d'oeil et acquiessa d'un signe de la tête. Puis, Cismihelle les invita à rentrer non sans une pointe de regret. Le Prince s'avança comme si il était en terrain conquis. Sans même demandé l'autorisation, il prit place sur l'un des fauteils et regarda l'aménagement. En lui même, il ne regardait pas les meubles mais si il y avait caméra et système de sécurité. Ce qu'il allait dire ici pourrait avoir un impact sur sa position de leader.

"Mademoiselle, autant allez droit au but. Vous avez en votre possesion deux armes à feu qui ne vous appartiennent pas. J'aimerai les récupèrer."

Journaliste, elle allait surement faire un raprochement entre la vampire et lui et le majesté que Raven venait de lacher n'allait pas l'aider à changer de...visage. Mais il était préparé à touté eventualité...comme d'habitude.

Elle le regarda passer devant elle de cet air important que tout homme se donnait lorsqu'il était à la tête d'une vaste organisation. Toujours aussi peu rassurant...

Elle les suivit jusqu'au salon après avoir fermé la porte, laissant Raizo, dont elle ignorait la présence, dehors. Elle le regarda s'installer dans l'un des fauteuils et observer attentivement la pièce. Elle resta debout près de l'entrée du salon, quelque peu nerveuse attendant patiemment qu'il daigne prendre la parole. Il n'y eu pas longtemps à attendre.

- En effet, j'ai deux armes à feu qui ne m'appartiennent pas. Mais, elles ne vous appartiennent pas non plus et je les remettrais à leur propriétaire en main propre. A personne d'autre.

Pourquoi aurait-elle menti ? Elle se savait piètre menteuse et elle ne voulais courir aucun risque. Sa vie avait déjà été assez menacée comme ça. Mais une chose est sûr, elle n'en démordrait pas. Il était hors de question qu'elle laisse une personne dont elle ne savait rien les avoir en sa possession.

D'ailleurs, il devait sans doute la connaître puisqu'elle n'avait parlé à personne de ses armes. Quelle relation pouvait avoir ces deux personnes ?

- Puisque vous êtes ici pour ces armes, vous me connaissez forcément. Mais, moi je ne vous connaît pas. Avez-vous un nom ? Qui êtes-vous pour vouloir récupérer quelque chose qui ne vous appartient pas ?

Le ton utilisé était posé et nullement insolent. Cismihelle rentrait peu à peu dans la peau du journaliste : déformation professionnelle.

Il ne voulait pas s'attarder avec elle. Si seulement tout pouvait se passer rapidement. "Trés bien, je vous les donne, après tout, cela ne me rassurait pas" mais non, il fallait des complications dans quelque chose de simple...ces humains décidement, il n'apprenait jamais rien...

Le Prince soupira. Si il le souhaitait, il pouvait lui donner l'ordre de les lui rendre puis lui faire tout oublier mais non, il s'était juré de ne pas trop utiliser ses capacités. Après tout, cela rendait le jeu intéréssant...palpitant. Isadora ne disait mot. Elle semblait perplexe. Le fait qu'elle est sentie quelque chose la laissait sur ses gardes mais bon, c'était son travail. Lui parlait, elle, le protégeait.

"Il vaut mieux pour vous que vous n'en sachiez pas plus sur moi. Je suis l'employeur de la personne a qui appartient ses armes et là, elle n'a pu venir en personne les récupérer. Je suis un homme pris et je suis prêt à débourser pour que cette conversation ne s'éternise pas."

Allez-t-elle accepté ou refusé ?

Un homme important alors. Vu sa façon de se comporter, ce n'était pas difficile à le comprendre. Mais même tout homme important, ne se déplaçait pas lui-même pour récupérer les armes d'un de ses subordonnés. Alors pourquoi était-il venu chez elle ? Lui faire peur ? C'était réussi... Mais il avait également touché sa curiosité et quoi qu'il dise elle n'en démordrait pas.

- Puisque vous êtes un homme pris, pourquoi vous êtes-vous donné la peine de venir récupérer ces armes ? Si leur propriétaire ne pouvait venir dans l'immédiat, je les aurais gardé jusqu'à sa venue.

Elle se tut un instant, considérant les deux personnes présentes avant de reprendre sur un ton toujours aussi calme, la peur refoulée.

- Seraient-elles d'une valeur plus importante qu'on pourrait le croire ? Si c'est le cas, ça me force encore plus à les remettre en main propre à leur propriétaire. Même si vous souhaitez me donner quelque chose en compensation. Je refuserais. Je ne suis pas quelqu'un qu'on achète.

Elle le considérait toujours tout en laissant son esprit revenir à ces fameuses armes. Les armoiries sur les armes, identiques à celle de la tombe, et le nom là gravé dans un coin de sa mémoire : Vittore.

- Dans le cas où elle ne pourrait venir à moi, j'irais alors à elle, si son désir est de récupérer ses armes. Mais en aucun cas je les confierais à une autre personne.

Elle était claire là-dessus et même si sa rencontre avec Doriane s'était terminée en un combat terrifiant où elle avait vu des choses qui malgré l'horreur qu'elles suscitaient, la laissaient perplexe et emplie de question. La personne de Doriane n'y échappait pas. Malgré le peu qu'elle avait pu en voir, elle savait que la jeune femme était particulière.

D'ailleurs, si cet homme qui se tenait face à elle était son employeur, ne serait-il pas logique de penser que lui aussi était une créature ? Mais la question se posait toujours : laquelle ?

Elle n'avait encore rien dit mais avait suivit Charles à l'intérieur de l'appartement, appuyait contre un mur , elle fixait la journaliste de ses deux yeux ambres au travers de son masque de porcelaine.

En un souffle glaciale , elle se tenait derrière elle et lui chuchota aux creux de l'oreille , des mots qu'elles ne pourraient pas oublier , faire peur à la journaliste non pas vraiment simplement lui expliquer les risque du refus.

- Mademoiselle , je crois que vous ne comprenez pas , nous devons récupérer ses armes de grès ou de force , à vous de choisir la solution que vous préférerez ..

Puis Isadora glissa son doigt de glace sur la joue puis sur le cou de l'humaine avant de reprendre sa place contre le mur tout ça en une fraction de seconde, le regard de la femme luisait derrière son masque, avait elle rêvait ou Isadora c'était elle bien trouvée contre son cou, pour seule réponse Cismihelle put aperçevoir un fin filet de sang s'échappait de sa joue, elle n'avait pas rêvé le mouvement de cette étrange femme.

Puis l'ombre quitta le mur pour allait visiter la maison, elle se stoppa sur une chaise non loin de notre jeune fouineuse ,comme simple geste de prévention e, elle laissa entrapercevoir ses canines , Cismihelle n'avait pas le choix ....les armes devaient être rendu ...elle l'intimidait jamais elle ne lui aurait fait de mal mais ça l'humaine ne pouvait pas le savoir

* Crois moi jeune humaine , te faire peur est une chose, mais mettre à exécution les ordres est une priorité .. s'il me dit de t'ôter la vie je le fairais *

La peur a toujours été un moyen de controler la populace. Durant toute sa vie de vampire, c'était la régle d'or du Prince. Cette journaliste n'y faisait pas abstraction. Isadora s'en chargea d'elle même ce qui étonna Charles-Henry. Elle pouvait avoir de la ressource et il appréciait cela. Son regard se reposa sur Cismihelle qui avait reçu l'avertissement.

"Mademoiselle, vous pouvez remarquer dans quelle position vous êtes. Ne faites pas l'enfant. Rendez moi ces armes ou je vous y obligerai..."

Le regard du Prince se fit perçant. Il ne plaisantait pas sur le sujet et elle pouvait le voir. Bien sur, au fond de lui, il savait qu'il n'utiliserait pas la force...mais ses pouvoirs par contre...

Lorsque le prince et sa garde du corps étaient entrés, Raizo s'était glissé, vif comme une ombre, jusqu'à la porte. Maintenant, yeux fermés, il écoutait. Il devait avouer être surpris par la raison... banale ? pour laquelle il s'était déplacé. Uniquement pour les armes d'une des leurs... Mais quand et comment Cismihelle serait-elle parvenue à les avoir en sa possession, d'autant plus que, visiblement, la vampire voulait les récupérer. Une question très intéressante, à creuser.
Rompant le fil de ses pensées, le prince vint même à proposer de l'argent.

*Très mauvais plan, monsieur d'Avignon. Cette jeune femme est d'une intégrité totale, tout ce que vous pourriez réussir à faire, c'est à la braquer ou à l'intriguer.*

Et même Raizo ne pouvait espérer retenir la jeune femme lorsqu'elle était sur une piste. D'ailleurs, la réplique de la journaliste était comme à son habitude : cinglante et juste. Il n'y a pas à dire, le prince avait trouvé une interlocutrice à sa mesure, bien qu'humaine. Vraiment digne d'être sa protégée. Il entendit, juste après, le murmure de Raven. Ce murmure, lui, était bien plus menaçant. Ainsi, c'était pour ca qu'elle était là... Raizo retint un ricanement ; bien sûr, elle ne pouvait être là que pour éviter au prince de se salir les mains... Il aurait du s'en douter. Là, un choix se présentait : intervenir, quitte à se mettre le prince à dos, ou laisser passer, et comment pourrais-t-il prétendre la protéger ? Mais est-ce que le prince allait vraiment la tuer, ou juste la forcer par ses pouvoirs ? Raizo prit sa décision en un quart de tour.
Il plaça sa main gauche au bout du fourreau, poussant légèrement la tsuba de Gesshoku du pouce, produisant ainsi un petit cliquètement, avant de laisser son bras le long de son corps à nouveau. Ensuite, sans s'annoncer, il ouvrit la porte et avança de quelques pas, juste de quoi entrer, toujours simplement en kimono jaune et sandales. Il posa ensuite un genou en terre, avec une inclinaison légère du buste, en un salut militaire, et prononça doucement en se redressant :

"Je suis désolé mon Prince, mais je ne puis vous laisser faire."

Bien que ses yeux, déterminés, soient rivés dans ceux du prince, il ne perdait pas une miette du moindre mouvement de Raven, qu'il avait pris soin de garder encore un peu devant lui. Raizo affermit son esprit en prévision de ce qui pouvait arriver. Ca y est, il avait choisi un camp... Ca pouvait lui couter cher. Mais il s'y tiendrait.

A peine eut-elle finit sa phrase qu'un mouvement venue de la gardienne attira son regard. Elle fut surprise de ne plus la voir à l'endroit où cette dernière c'était postée. La surprise fut plus grande lorsqu'elle lui parla au creux de son oreille. A peine quelques secondes et la voilà qui se postait en un autre endroit dans une posture relativement menaçante.

Cismihelle la regardait, ne comprenant pas trop ce qu'il s'était passé alors qu'un filet de sang coulait le long de sa joue. Elle toucha le liquide : vitesse incroyable. Serait-ce ? La question ne se posa plus, lorsqu'elle vit les canines de la jeune femme. Le mot vampire résonna dans son esprit avec puissance et la peur sourde se transforma en pure frayeur. Si la jeune femme était une telle créature, elle pouvait donc supposé que l'homme qu'elle accompagnait en était un aussi.

Les menaces devenaient plus sérieuses et Cismihelle se sentait en très mauvaise posture. Tout ça pour des armes ? Mais qu'ont-elles de spéciales ? Elle eut un léger frisson de peur. Non, elle ne céderait pas. En revanche, quelque chose venait d'attirer son attention et elle continuait de fixer Isa : ses yeux, sa voix... Troublante ressemblance avec la jeune femme rencontrée dans le cimetière. Et si... ? Peut-être mais il lui fallait être sûr.

Cismihelle ferma les poings pour se donner courage.

- Elles-Elles ne sont pas à vous.

Elle tentait de garder de l'aplomb mais à ce moment, tout ce qu'elle souhaitait, c'était la fuite. Elle ne pensait pas qu'en gardant ces armes, ça allait la mettre dans une situation aussi délicate. Elle avait déjà eu à faire à des lycans peu chaleureux et maintenant c'était des vampires... Ca commençait à faire beaucoup... Cette ville en était infestée... Mais où étaient les humains normaux !!!

Et alors qu'elle réfléchissait au meilleur moyen de s'en sortir, voilà qu'un autre olibrius entrait en scène. Un japonais et tenue... japonaise...

Au vu de ce qu'il disait, il semblait vouloir prendre la défense de Cismihelle. Pourquoi ? Trop de questions ! Cismihelle recula de quelques pas et se retrouva contre la fenêtre de l'appartement et tourna la tête brusquement vers Charles-Henry.

- Prince ? Ne put-elle s'empêcher de dire à voix haute réalisant la façon dont Raizo l'avait appelé.

L'humaine donnait du fil à retordre au Prince...enfin un peu. Doucement, il l'a sentait faiblir. Elle se rendait compte dans quelle position elle se trouvait. Mais un quatrième protagoniste, pas du tout prèvu, fit son apparition. Un vampire du nom de Raizo Ostu. Le Prince le regarda, agenouillé et se demandait la raison de sa venue. Lorsqu'enfin il décida de prendre la parole, c'était pour lui dire qu'il ne pouvait le laissait agir ainsi...Les vampires d'aujourd'hui, aucun respect pour la hiérarchie. Charles-Henry devrait s'occuper de lui plus tard, là, il commençait sérieusement à trouver le temps long. Cismihelle s'était rapprochée de la fenêtre cherchant surement un moment pour fuir mais le Prince en avait décidé autrement. Il la regarda droit dans les yeux et lui donna un ordre.

"Rendez moi les armes"

Il s'était pourtant promis de ne pas l'utiliser mais il ne voulait pas de confrontation ce soir...

Curieuse situation. Deux vampires et un zigoto en habit japonais. Cela aurait pu faire une histoire cocasse, si elle n'en était pas en plein coeur... Et voilà que le vampire lui lançait un ordre. Mais de quel droit ? Il n'était pas chez lui !!

- Je ne les ais pas sur moi. S'entendit-elle répondre.

Stupeur... Elle avait répondu sans même l'avoir voulu. Mais que se passait-il enfin ? Elle lui aurait donné cette réponse même s'il n'avait pas utilisé ses pouvoirs mais là... Stupéfiant ! Incroyable !!!

Ses diverses lectures effectuée dans la Fondation, lui revinrent en esprit : Vie de Vampire, Vampires et Pouvoirs, Manuel du Chasseur... Nombre de livres qui traitaient du sujet et nombre d'entre eux faisaient référence à ce pouvoir : celui qui contrôle les fait et gestes d'une autre personne. Seule parade pour un humain ? La volonté. Elle l'avait mais était-elle assez puissante pour résister au Prince ? Elle ne le savait pas et il lui fallait trouver rapidement une porte de sortie.

Pourquoi toute une histoire pour ces deux armes ? Elle secoua la tête doucement.

- Je ne la rendrais qu'à Vittore !

Elle avait prononcé ce nom avec une troublante certitude. Elle n'avait jamais su le nom de Doriane, ni même son prénom mais elle avait pu faire le rapprochement entre le mausolée et les armes par le blason. Et au vu de ce qu'il s'était passé avant l'arrivée des lycans...

Ses poings se fermèrent, déterminée. Oui, elle était prête, prête à toutes éventualités. Et tout cela juste pour des armes...

Le Prince soupira. La journaliste commençait doucement à l'ennuyer et le fait que le vampire japonais apparaisse ne l'aida pas pour autant. Reveler que son ombre était la personne en question n'était pas approprier surtout avec un autre vampire mais qu'allait-il bien pouvoir faire ? Il se mit à fixer le japonais et lui demanda tout naturellement :

"Puisque c'est votre protégé, vous devez savoir où sont les armes que je rechercher. Evitons que le sang coule ce soir, je n'en n'ai pas envie. Dites moi où ils se trouvent et je partirais sur le champ."

C'était vrai que sa réaction avait un peu troublé d'Avignon mais son calme légendaire était revenu et il devait se douter que la position des armes n'étaient pas inconnu de Raizo. Il voulait la protéger ? Il en avait l'occasion.

Raizo serra les dents lorsqu'il entendit le prince faire usage de ses pouvoirs. Il avait beau être son supérieur hiérarchique, le nippon était son aîné, et à une époque, cela comptait. Pas de menace, juste de la courtoisie et de la politesse. Ou peut-être que sur ce continent, les notions étaient différentes et c'était lui, vestige des temps très anciens, qui était une relique sans valeur. Possible, mais en ce cas, il ne se laisserait pas faire. Où iraient la plus noble des races si même le respect se perdait ? Lui en faisait preuve, honnêtement, mais les notions d'âge et de postes se télescopaient, comme souvent.
Lorsque le prince lui adressa la parole, Raizo se releva doucement, écartant les mains.

"Enma-daiô m'en est témoin, je ne le sais, sinon je les aurais rendues à leur propriétaire. Peut-être que si... ce Vittore venait, -Doriane, c'est cela ?- cela règlerait cette histoire pacifiquement, sans que le sang ne coule ?"

A la réflexion, c'est vrai qu'il n'avait qu'il ne l'avait pas vue depuis un moment.

"Mais sauf votre respect, j'aimerais vraiment que rien ne se passe de plus... La violence, comme le disait mon maître, est le dernier refuge de l'incompétence. Et je doute que vous soyez incompétent."

Ni stupide. Et si le prince n'avait jamais entendu parler de lui, donner le signal de la curée serait de la stupidité pure et simple.

Elle était accoudée au mur sa main posait sur la garde de son épée, suivant la discussion avec attention mais n'y prenant toujours pas part. Son regard de félin ne quittait pas Raizo , chaque mouvement, était minutieusement calculé.

Se décollant du mur lentement , elle se plaça à gauche du prince, et fixa une nouvelle fois l'humaine , elle avait une certaine volonté , c'était une preuve de force d'esprit.

"Enma-daiô m'en est témoin, je ne le sais, sinon je les aurais rendues à leur propriétaire.Peut-être que si... ce Vittore venait, Doriane, c'est cela ?
-cela règlerait cette histoire pacifiquement, sans que le sang ne coule ?"

Levant les yeux vers le prince , elle se posta devant lui et prit parole pour la seconde fois de la soirée :

- Je suis Hélas au regret de vous annoncer la mort de cette Doriane , exécuter pour trahison à son espèce il y un peu plus de dix jours . Rendez moi ces armes , elle ne vous apporterons rien de plus qu'un triste souvenir, la famille de la défunte réclame les armes de leur enfants .... Laisserez vous une mère pleurait sa fille sans aucun souvenir ... Cismihelle veuillez nous rendre les deux armes je vous supplie de croire que nous partirons dans l'immédiat ...

Exécutant une légère révérence , envers le protecteur et sa protégée, elle resta immobile , les doigts crispés sur la garde de son épée, prête à dégainer s'il n'y avait aucune autre solution. Au maintient de la jeune femme Raizo et cismihelle pouvaient reconnaître si versé dans les postures de combat, le style Italien ...

Elle ne connaissait pas Doriane et pourtant, la nouvelle lui fut comme un coup de poignard en son coeur. Cismihelle fit quelques pas énergiques et direction d'Isadora.

- Morte ?!! Quand ?!! Comment ?!! Qu'a-t-elle fait pour trahir son espèce ?!!

Non, elle ne pouvait croire en cette nouvelle. La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle se faisait emporter par cette escouade qui avait bien faillit la tuer. Ils ne semblaient pas enclin à lui faire du mal mais plutôt à la tirer d'un mauvais pas. Qu'avait-elle fait par la suite ? Elle ne lui avait pas semblé méchante, bien au contraire, elle avait même tenté de la protéger... Alors pourquoi ?

Une rage sourde commençait à naître en elle. Elle ne pouvait concevoir cette notion de traitrise alors qu'elle était persuadée qu'il n'y en avait pas. Elle n'avait pas toutes les informations et elle comptait bien, maintenant, les obtenir. Cette personne avait essayé de la protéger et elle lui devait au moins ça.

Sa famille souhaitait récupérer les armes ? Et bien qu'elle vienne. Puisqu'ils parlent d'espèce, elle est donc en droit de supposer que sa famille était des vampires et de ce fait, elle devait leur parler.

Cismihelle recula de quelques pas.

- Puisque sa famille veut récupérer ses armes alors je les attends. Qu'ils viennent eux-mêmes au lieu d'envoyer des émissaires...

Elle croisa les bras et les regardait d'un air déterminé.

Raizo tiqua lors de l'annonce de la mort de Doriane. Il ne l'avait que peu connue, mais trahison, cela semblait fort, surtout pour une Sang-Pur... A moins que cela n'ait un rapport avec le fait que les armes de la vampire ne soient entre les mains de sa protégée ? Peut-être... Celle-ci l'avait devancée dans les questions, et il se tint coi.
Néanmoins, il fixa Isadora. Elle était prête au combat, cela se sentait. Selon le style italien. Un style qu'il connaissait, qu'il appréciait, mais ne craignait pas tant que cela en soi. Néanmoins, pratiqué par un vampire... Surtout qu'il ne connaissait pas... Non seulement il ne pouvait la cerner, mais aussi ne pouvait pas deviner quelles étaient les évolutions et personnalisations que Isadora avait pu apporter à son style.
Néanmoins, Raizo se sentait largement de taille. Cela faisait quatorze siècles qu'il pratiquait le sabre, qu'il vivait de lui, en l'améliorant et le personnalisant, notamment auprès des écoles européennes. Il n'avait pas besoin de mettre sa main sur la garde de son arme pour être prêt à dégainer. De deux pas souples et équilibrés, il se plaça légèrement devant Cismihelle pour intercepter une éventuelle attaque de la vampire, laissant le prince et la journaliste discuter. Négligemment presque, il se mit légèrement de profil, le bras droit légèrement tendu devant lui. Prêt à dégainer si besoin était. Même s'il n'aimait pas du tout cette idée.

Cela devenait de plus en plus pénible. Toujours assis dans le fauteil, le Prince écoutait Cismihelle déblaterrait ses questions et un petit jeu lui vint à l'esprit. Elle voulait des reponses, lui, un emplacement.

"Chère journaliste, commença-t-il, comme je vous l'ai dit, ces armes m'appartiennent. Je les ai créé pour les Vittores, pour Doriane...Elle nous a trahi comme vous le savez mais je ne vous en dirais pas plus. Laissez cette famille récupéré ses biens et nous partirons aussitot comme l'a dit la demoiselle qui m'accompagne."

Il se tut quelques intants et lui proposa alors ce petit jeu.

"Mais, si vous souhaitez des réponses, je peux vous les fournir. Je ne cherche qu'un emplacement et pour cela, vous aurez droit qu'à une seule question. Réfléchissez à l'offre que je vous propose Cismihelle."

Il était obligé que son emploi prenne le dessus. D'un air calme, il croisa les bras attendant une réponse de la journaliste.

Le japonais se plaça devant elle. Elle suivit ses mouvements du coin de l'oeil, le voyant prêt à agir si les choses devaient mal tourner. En revanche, il ne semblait pas prêter grande attention au prince mais à Isadora. Cette dernière, était également en posture de combat. Tous les deux étaient prêt à se battre et tout cela à cause d'armes et de leur obstination. Non ce n'était pas acceptable mais elle était allée trop loin. Elle aurait pu leur donner ces armes mais elle sentait, avec les révélations faites, qu'elles lui permettraient de lui ouvrir le monde dont elle avait cherché à pénétrer.

Elle écouta attentivement Charles-Henry, pesant chaque mots, réfléchissant à sa proposition. Il voulait les armes, elle voulait des informations, il lui proposa un jeu. Un jeu qui est basé sur la bonne foi des deux personnes. Mais comment lui faire confiance ? N'était-il pas entré chez elle en conquérant ? Ne la menaçaient-ils pas avec leurs armes mortelles ? Ils pourraient partir une fois en possession de ce qu'ils sont venus chercher mais ils pourraient très bien ne pas la laisser en vie. Oui ils pourraient. Et son protecteur ne pourrait peut-être rien faire pour la sortir de la. Elle avait plusieurs choix mais les conséquences étaient les mêmes : vie ou mort. Elle devait tenter, elle devait faire quelque chose.

- Rien ne me dit que vous tiendrez parole. Tout comme rien ne dit que je vous donnerais l'emplacement. Je ne veux pas de combat mais vos mots ont éveillé ma curiosité même si leurs sincérités peuvent être remis en question. Rien ne me prouve que vous me dites la vérité.

Elle se tu et se tourna vers la fenêtre pensive. Dehors, la nuit était sombre et la ruelle bien sinistre de là où elle se trouvait.

- J'ai vécu une expérience qui laisse de profondes traces dans l'âme avec des êtres ténébreuses comme vous. Vous comprendrez peut-être que je ne peux vous faire confiance car il vous serait extrêmement simple de m'éliminer. Votre jeu pourrait s'avérer intéressant mais en d'autres circonstances.

Elle se tut une nouvelle fois, contemplant toujours l'extérieur. Elle laissa son regard porter sur l'immeuble d'en face. Elle se dit qu'il était curieux de voir toutes ses lumières allumées et qu'à l'intérieur la vie de famille et des habitants continuaient alors que chez elle, un drame se jouait.

- Sans compter que maintenant je souhaite parcourir ce nouveau monde. Pourquoi ? Cela me regarde mais, ces armes peuvent être la clé pour pénétrer dans votre univers.

Elle leur fait à nouveau face, les yeux brillants de détermination.

- Vous parliez d'une question et j'en ai des milliers. Montrez-moi votre univers. Apprenez-moi les codes, la politique, les habitants, votre mode de vie. Je veux savoir sans pour autant devenir comme vous. Mais puisque je peux vous poser une question, il y en a une qui me brûle les lèvres. Alors je vous la pose et ensuite, en fonction de votre réponse, je vous dirais où se trouve les armes.

Nouveau silence. Elle ne le quittait pas des yeux cherchant tout signe de mensonges ou de vérité.

- Où se trouve Raizo Otsu ?

La méfiance...est une chose que le Prince savait manipuler à souhait. Depuis la nuit des temps, sa famille avait été au centre des intrigues politiques et avait manipulé tant de monarques, de rois, d'empereurs...La vie de Charles-Henry représentait tout cela aujourd'hui...

Lorsqu'enfin Cismihelle rentra dans le jeu et posa sa question, le Prince ne put que rire de l'ironie de la chose. Elle recherchait Raizo alors que celui-ci se trouvait à peine à quelques mètres d'elle pour la protéger. Ce rire n'était pas mauvais mais juste...hilarant. Reprenant son calme doucement, il décida de répondre à sa question sans même l'avis du japonais.

"Je ne sais pas pourquoi vous cherchez cet homme mais en tant que journaliste, vous me decevez un peu... Celui que vous recherchez est plus proche que vous ne le penser. Il vous sert même de garde du corps contre moi, dit-il avec un petit rictus sur les lèvres."

De la tête, il désigna le samurai des temps modernes. Il avait respecté sa part du contrat, maintenant, à elle de le faire.

"Vous avez surement pleins de choses à vous dire, mademoiselle et j'ai respecté ma part du marché. A vous maintenant."

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